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"Tu baignes dans le songe, tu perds pied en toi-même.
Ta pensée est sans fond. Le temps te creuse et te ravine.
Tu voudrais faire escale sous un azur nouveau.
Tu es un puits de chair plein de chimère."
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
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"La mer est le grand encrier indestructible"
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
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Les feuilles mortesOh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai!C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.Jacques Prévert
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J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
J'ai marché dans les rues
J'ai écrit, j'ai aimé
J'ai voyagé, j'ai cru
J'ai nié des évidences
J'ai nagé nu
Mais désolé
J'ai pas trouvé le sens.
J'ai pas envie d'sauter
J'ai pas envie d'une balle
Je préfère exister
Même si c'est pour que dalle;
J'aime bien respirer
J'aime bien me sentir sale
J'aime avoir de la chance
Et me faire embrasser
Mais bien sûr si j'y pense
Tout ça n'a pas grand sens.
Aujourd'hui, braderie:
J'offre tout ce que j'ai
Je donne tous mes objets
Mes souvenirs aussi
Contre un sens à ma vie
Même un qui a fait son temps
Même un peu décevant
Même que pour les vacances
Même que le temps d'une danse.
J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
On dit que pour beaucoup
C'est la même béance.
En ont-ils tous conscience
Tout le temps ou par à coups?
Peut-être fallait-il
Le commander à la naissance
Avec un peu de chance
Nos parents y ont pensé pour nous.
Peut-être y a-t-il encore un sens
Qui attend que j'aille le chercher
Sagement à la maternité
Un qui a son box aux urgences.
Peut-être ne suis-je pas né
Peut-être ne suis-je qu'absence
Tant que ne m'est pas donné
Le sensDOMINIQUE A
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Mon Nino,
Ma Ninouille,
Mon poids lourd,
Ma grosseur,
Ma candeur,
Mon ronron de camionneur,
Mon chinois noir,
Mon maladroit,
Mon sumo,
Ma nuit,
Ma vie,
Mon amour,
Mon NINO…
Malaura
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Quand, dans un cœur aimant ce sentiment domine
Et que plus amplement la rigueur l’examine
Quand les feux mal éteints de ton regard ébène
Inspire davantage un sentiment de peine
Qu’irrémédiablement sous d’autres latitudes
S’installe une profonde et longue solitude
Je sais ce triste état, il se nomme habitude
Voir la personne aimée verser d’amers sanglots
Mais lui tourner le dos et partir sans un mot
Sans demander pourquoi sans poser de question
Comme si de rien n’était, cruelle preuve d’abandon !
S’effacer lâchement sans tenter un seul geste
Quel désamour flagrant, quelle preuve manifeste
De ce bien triste état rongeant comme une peste
Ou s’en remettre au temps pour effacer les traces
Des mots inexprimés et des rancœurs tenaces
S’enfuir tout simplement pour éviter les maux
Les petits face à face, les remises à zéro
Ou masquer sous des airs, des dehors de clémence
Les signes sans équivoque de son indifférence
De ce triste état là est la pire assurance
Attacher son regard à d’autres beaux visages
Voguer vers d’autres cieux, chercher d’autres rivages
Comme un aventurier rechercher l’inconnu
Quitter les territoires trop longtemps parcourus
Mais subrepticement, sur la pointe des pieds
Pour éviter les crises et les mauvais procès
Ce triste état s’accorde souvent de lâcheté
Quand, face à un cœur aimant accablé de détresse
L’on refuse d’offrir un moment de tendresse
Que l’on offrait jadis en baisers caressants
Et qu’aujourd’hui l’on donne comme on donne aux manants
Avec ce goût de vide vicié au bord des lèvres
Ce peu de fantaisie et ce manque de fièvre
Je sais ce triste état, ses attitudes mièvres
Mon pauvre cœur épris devant cette évidence
N’a qu’une échappatoire tirer sa révérence
Et devant le constat qu’aucun amour perdure
A l’ombre des regrets creuse sa sépulture
Se résout aux adieux…
Malaura
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Au fil de l’eau
Le ruisseau est chantant, insouciant et joyeux ; le fleuve est paresseux et tranquille ; la mer, séductrice et radieuse ; l’océan colérique et sauvage…
La rivière est une eau douce et grave qui fait sourdre de ses reflets une émotion trouble de tourbe lente.
Dans ses chatoiements d’ombre et de lumière, elle est un temps entre-deux, mélange de tristesse et de bonheur fugace, d’état de grâce douloureux, entre songe et mélancolie.
La rivière, c’est une quiétude un peu désenchantée, c’est un plaisir languissant dans des reflets transparents qui jouent sur la courbe de l’eau.
C'est une eau de mémoire, charriant dans son cours nos chants d’espoirs et nos complaintes désillusionnées.
Miroir de nos moi profonds, tantôt douloureuse, tantôt enjouée, en elle, se mêlent les regrets et les peines, les désirs et les joies, les beautés et cruautés de l’existence.
Saturnienne à la lune, quand l’astre de nuit vient caresser d’un baiser froid sa surface d’argent…
Étincelante au soleil, lorsque l’astre du jour la réchauffe de ses rayons de miel…
Douce et maternelle quand canards et hérons viennent s'y abreuver…Secrète et mystérieuse quand nymphes et naïades illuminent ses eaux enchantées de chevelures de lumière…
Nostalgique rivière…
Contemplative rivière …
Elle est un cœur qui se serre lorsque remontent à la surface les souvenirs et les rêves perdus.
Elle est mon cœur qui se serre lorsque je vois dans ses reflets les vestiges de mon amour perdu…
Malaura
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