• Attente

     

     

     AttenteElle espérait qu’un jour il la verrait. 

    Elle s’était assise. Elle avait attendu.
    Elle rêvait qu’un jour il passerait.
    Près d’elle, tout près d’elle, passerait…
    S’était assise, avait attendu.

    Et son cœur était comme un violon,
    Il frémissait de notes, d’espoir et d’illusion.
    Des notes blanches des notes noires…
    Espoir. Illusion. S’était assise, avait attendu.

     

    Elle rêvait qu’un jour il la verrait.
    Un instant, un bref instant, s’arrêterait…
    Près d’elle, tout près d’elle, s’arrêterait…
    Et ce jour-là, son cœur de violon il verrait,
    Au fond des yeux, au fond de l’âme, verrait…
    Espoir. Illusion. S’était assise, avait attendu.

    Il viendrait… il passerait…s’arrêterait
    Au fond des yeux, au fond de l’âme, plongerait…
    Bonjour, je t’aime, comment vas-tu ?
    Il l’appellerait par son nom.
    Bonjour, je t’aime, il lui dirait qu’il l’avait vu.
    S’était assise. Avait attendu.

    Pour ce regard posé sur l’âme,
    Ce regard tourné vers son être profond,
    Elle attendrait sa vie durant. Espoir. Illusion.
    Elle attendrait sa vie durant, assise face à l’horizon.
    Mais lui était tourné vers l’intérieur, et les seuls sons qu’il entendait,
    C’étaient les battements de son cœur.

    Regarder ne veut pas forcément dire voir, ses beaux poèmes
    Étaient emplis de « je » et de « moi », tandis que lasse,
    Elle attendait un regard qui ne venait pas.
    Un jour elle sut que jamais ne viendrait, ne passerait, ne plongerait
    Son regard au fond des yeux, son regard au fond de l’âme.
    Et son cœur était comme un violon,
    Il ruisselait de notes, de peine et de désillusion
    Des notes blanches, des notes noires. Peine et désillusion.

    Elle avait tant rêvé, tant espéré, tant attendu
    Que son cœur de violon se brisa,
    En notes blanches, en notes noires.
    Peine et désillusion. Son cœur de violon disparut
    En notes rondes dans l’horizon.

    Et là où désormais elle n’était plus,
    Face à l’horizon où elle avait attendu
    Lui, le regard tourné vers l’intérieur,
    Écouta doucement les battements de son cœur.
    Ses beaux poèmes parlèrent d’un amour perdu
    D’un amour ardent qu’il n’avait jamais vu.

    Mais regarder ne veut pas forcément dire voir, ses mots
    Comme des violons, ses mots d’espoir et d’illusion
    Dirent le «tu », dirent le « nous »...
    En notes noires, en notes blanches. Espoir et illusion.
    S’est assis et a attendu…

    Malaura 

    AttenteMalaura

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 27 Juin 2014 à 22:13

    S'il est sourd et aveugle au cœur de violon

    cela valait'il la peine de l'attendre ?

    peut être encore une chance avec un cœur de piano 

    2
    Vendredi 27 Juin 2014 à 22:25

    Cœurs de violon...cœurs de piano...beaucoup ont le regard tourné vers l'intérieur et n'écoutent que le battement de leur propre cœur...

    3
    Anncy
    Samedi 28 Juin 2014 à 13:49

    http://www.youtube.com/watch?v=e37gDUi4a7A&feature=kp

    Barrio Sur est une belle découverte pour moi...

    Complètement raccord avec le propos.

    Bravo pour cette homogénéité et cette poésie croisée latino-américaine.

    4
    Samedi 28 Juin 2014 à 15:29

    Bonjour Anncy,

    Merci beaucoup pour votre commentaire. Je vous sais grée d'avoir saisi le lien entre musique, photos et texte, tout ensemble lié :) Photos et texte ne viennent qu'illustrer le ressenti éprouvé à l'écoute de cette musique que je trouve très belle. Encore merci de cette finesse d'esprit, qui ne m'étonne pas de votre part.

    Un Bon Week-end à vous.. :)

     

    5
    Mardi 1er Juillet 2014 à 11:20

    Quelle différence entre l'atmosphère crue et presque monochrome de la première illustration et celle d'une froideur incandescente (ce n'est pas antinomique) malgré la résistante verdure. Je ne sens aucune chaleur dans ces tons brûlés, juste une vaste absence figurée par ce long banc sur lequel pourrait aisément tenir deux êtres (contrairement à la première, solitaire).

    Je découvre avec ravissement cette musique et avec bonheur ta forme d'expression très particulière, hachée, tournée, retournée, inversée. Tu joues avec les mots comme les compositeurs avec les phrases musicales. Tu composes un rythme un peu comme une vague arrivant au rivage, qui monte, descend, se déplie, mousse et se replie.

     

    6
    Mardi 1er Juillet 2014 à 18:06

    Bonjour Véronique,

    Un mot pour te dire combien ta visite en ces lieux (récemment créés) me fait plaisir et combien ton commentaire m'a saisie par son analyse et par le regard que tu lui portes tout à fait en adéquation avec ce que j'espérais proposer et avec ce que je ressentais en écrivant le texte. 

    Pour la petite anecdote, j'avais dans l'idée de mettre la seconde photo en premier plan et en noir et blanc. Mais ça n'allait pas, trop de douceur, trop d'espérance en émanait dans ces tons. Je voulais quelque chose de plus froid, de plus triste, symbolisant l'attente solitaire autant que vaine. Pour cela j'ai pris cette chaise, avec un horizon barré de mur de pierres en en fonçant les couleurs pour lui donner un aspect dur, un sentiment de temps long et immuable.

    J'ai conservé la photo du banc à deux places à laquelle je tenais, en la traitant à l'inverse dans des teintes chaudes excessivement saturées, ceci, dans mon idée, pour illustrer une attente qui va se consumer sur elle-même jusqu'à s'embraser et fondre, comme un papier qui s'enflamme sous l'effet du soleil et d'un verre réfléchissant.

    Voilà...Chère Véronique, ton message m'a beaucoup touchée. Tu as pris le temps de t'attarder ici et je t'en remercie du fond du cœur. Cette forme d'expression par la photographie est une nouveauté pour moi, aussi, tous commentaires honnêtes et sans détour, m'aident à évoluer, à réfléchir, à penser...

    A bientôt et bien amicalement - Malaura

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    7
    Isa
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 10:21
    Ton texte m'a fait pleurer, il est magnifique !
    8
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 16:24

    Bonjour Ma chère Isa,

    Quel plaisir de te retrouver en ces  lieux ! Merci pour ce très touchant commentaire qui m'émeut beaucoup. En même temps, je ne suis pas très étonnée que ce soit justement sur cette page  de "L'attente" que tu te sois arrêtée. J'y reconnais bien là ta belle humanité et ta douce sensibilité :) Cette sensibilité, conserve-là précieusement, il y a tant de gens qui en sont dépourvus, quand bien même ils veulent nous faire croire le contraire. Leurs actions égoïstes parlent pour eux, comme pour le personnage de mon texte, qui finit par s’asseoir et attendre mais quand il est déjà trop tard...Je suis très heureuse que tu aies apprécié ce texte et qu'il t'ait touchée. Bien à toi :) 

    9
    Samedi 9 Mai 2015 à 17:04

    Très beau texte! bonne fin de journée!

    10
    Vendredi 2 Octobre 2015 à 10:01

    Bonjour

    Très beau site, que j'irai visiter avec plaisir.

    http://surnotrebanc.weebly.com/

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