• L'été d'Albert Camus

     

    L'été d'Albert Camus

    L’été – Albert Camus

    Etonnant comme un mot peut parfois jaillir dans notre esprit, alors même que nous achevons une lecture, la tête encore emplie d’ailleurs, et s’impose sans contrainte, comme une fulgurance, une évidence, un trait de lumière.
    Incandescence. C’est ce mot-là qui a jailli après la lecture de ce petit ouvrage regroupant huit textes, entre essais et pensées, écrits par Albert Camus, entre 1939 et 1953.
    On serait bien en peine de dire pourquoi cet adjectif-là, parmi les nombreux que l’on pourrait utiliser pour évoquer l’œuvre magistrale du grand écrivain. Pourtant, c’est celui-là qui prime.

    Incandescent, le visage de pierre de la ville d’Oran et l’irréalité de sa force minérale.
    Incandescente, l’implacabilité du désert ou « la magnifique anarchie humaine et la permanence d’une mer toujours étale ».
    Incandescence, les pays de roches et d’eau de la terre méditerranéenne où « tous les matins d’été ont l’air d’être les premiers du monde et tous les crépuscules semblent être les derniers ».
    Incandescentes enfin, ces pages chaudes qui brûlent d’un amour sans borne pour la Méditerranée, comme un galet chauffé à blanc par le soleil.
    Qui a grandi au bord de l’eau, sait le pouvoir d’attraction tout puissant que la mer a sur l’homme, la plénitude mélancolique qui envahit l’être face à son immensité.
    Qui a quitté la mer sait le bruit régulier des vagues entendu au cœur d’une nuit lourde, comme un chant de l’absence, un vœu secret de retour.

    L’on suit le fil d’Ariane déroulé par l’auteur dans un périple tout méditerranéen, d’Oran à Alger, de la Grèce à la Provence, pérégrinations à la fois mobiles, mentales et contemplatives, empreintes d’interrogations sur la condition de l’homme et sur la symbolique des mythes dans notre monde d’aujourd’hui où tout reste encore à inventer pour perpétuer la Beauté.
    Des pages d’un lyrisme et d’une sensualité rarement atteints, puissantes, allusives, séduisantes et troublantes, par lesquelles l’auteur de « L’étranger » ou de l’inachevé « Le premier homme », exprime son exaltation pour la mer, enivrante, inspiratrice, immuable, avec cette écriture brûlante, fiévreuse et néanmoins posée et réfléchie qui caractérise l’écrivain Prix Nobel de Littérature en 1957.

    Texte Malaura

     

    « Et je sais qu’aujourd’hui, sur la dune déserte, si je veux m’y rendre, le même ciel déversera encore sa cargaison de souffle et d’étoiles. Ce sont ici les terres de l’innocence. »

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 20 Juin 2014 à 06:18

    je connaissais l'étranger pas plus, je découvre le blog   et l'été


    merci


    habitant près de la grande bleue je suis touchée par ces lignes


    excellente fin de semaine

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    2
    Vendredi 20 Juin 2014 à 13:24

    Voilà qui donne envie de lire ce livre, près de la grande bleue moi aussi, ça aide peut-être.

    3
    Vendredi 20 Juin 2014 à 16:10

    @ Jibie : Merci beaucoup d'être passé ici et d'avoir laissé un commentaire, ça me fait plaisir. Ce livre, très court, de Camus, est une petite merveille pour qui aime la Méditerranée. Grandi au bord de la mer, loin d'elle maintenant (les aléas de l'existence...), je sais le manque qu'elle peut occasionner parfois, même si on s'habitue à tout à la longue...Un très beau texte, donc :) Merci à vous

    4
    Vendredi 20 Juin 2014 à 16:16

    @ rien6: Merci beaucoup pour la visite et pour votre commentaire. Je suis heureuse que ce petit texte vous ait donné envie de lire ce superbe livre de Camus. J'espère que d'autres livres dans le futur vous tenteront également ;) Regardez la grande bleue pour moi...J'ai troqué la mer pour la rivière Ardèche...

    5
    Lundi 30 Juin 2014 à 23:19

    Pour s'ouvrir davantage aux charmes de la Méditerranée, L'été existe dans une version précédée par Noces.

    On peut savourer ce dernier texte par ici :

    http://classiques.uqac.ca/classiques/camus_albert/noces/camus_noces.pdf

    Bonne semaine lumineuse!

    6
    Mardi 1er Juillet 2014 à 01:14

    @ Thami: Merci beaucoup pour ce lien Thami, je ne vais pas manquer d'aller voir ça !

    7
    Lundi 29 Septembre 2014 à 23:17
    Pastellle

    "Noces, suivi de L'été" est un livre qui a illuminé mes 20 ans, et m'a donné envie de découvrir ces pays de sable, de roches et de soleil. Camus, c'est mes 20 ans. Ils ont duré longtemps, et quand je le relis aujourd'hui, je les retrouve...  Et ça fait du bien ! Alors merci.  :)

    8
    Lundi 29 Septembre 2014 à 23:30

    @ Pastelle : Merci pour ce commentaire Pastelle. Ce livre de Camus est petit par son nombre de pages mais immense par l'intensité de ses lignes qui rendent un hommage magnifique à la Méditerranée. Merci beaucoup de votre visite, cela m'a fait très plaisir. A bientôt, amicalement :)

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