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Il flottait dans ses yeux de grandes voiles blanches
Brillaient dans son regard de grandes vagues bleues
Il a hissé au vent les grandes voiles blanches
Par un beau matin clair de grandes vagues bleues
J’ai regardé longtemps les hautes voiles blanches
S’ébattre ingénument sur un infini bleu
J’ai vu le vent jouer avec les voiles blanches
Elles semblaient danser au gré des vagues bleues
Au loin, elles se sont effacées, mes belles voiles blanches
Englouties doucement au creux des vagues bleues…
Mon amour chaviré, comme ces voiles blanches
Ne forma plus qu’un point sur cette étendue bleue
Un tout petit point blanc…
Sur l’immensité bleue.
Malaura
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N’être, que poussière d’étoiles dans le bleu de tes yeux
N’être, qu’éclats de passion rouge dans le feu de tes jours
N’être, qu’un rêve d’ambre dans l’ombre de tes nuits
N’être, qu’une vague alanguie sur ton rivage blond
N’être, qu’un souffle de vent frais dans le creux des tourments
N’être, que la part éthérée de tes désirs secrets
N’être, que cet instant fugace illuminant ton cœur
N’être, que trace immatérielle habitant ce tableau…
Malaura
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Butterflies in your mind
When the night falls in you
Butterflies in your tears
When your love disappears
Butterflies in your sky
When glimmers of madness come alive
Double face like two wings of a butterfly
As the two wings that glow in your eyes
Beautiful and poisonous of your spirit butterflies .
Malaura
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Les couleurs de la joie dans mon jardin secret
Où je cours, où je danse, où je chante, où je ris,
Cabriole et m’élance, de l’aube au crépuscule
Prise dans le mouvement mystérieux et intense
De la vie qui bouillonne au fond de mon esprit
Dans le creux de mes veines et là où doucement
Se repose ma main …
Juste ici…Sur ton cœur…
Malaura
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Une poupée à Auschwitz
Sur un tas de cendre humaine une poupée est assise
C’est l’unique reliquat, l’unique trace de vie.
Toute seule elle est assise, orpheline de l’enfant
Qui l’aima de toute son âme. Elle est assise
Comme autrefois elle l’était parmi ses jouets
Auprès du lit de l’enfant sur une petite table.
Elle reste assise ainsi, sa crinoline défaite,
Avec ses grands yeux tout bleus et ses tresses toutes blondes,
Avec des yeux comme en ont toutes les poupées du monde
Qui du haut du tas de cendre ont un regard étonné
Et regardent comme font toutes les poupées du monde.
Pourtant tout est différent, leur étonnement diffère
De celui qu’ont dans les yeux toutes les poupées du monde
Un étrange étonnement qui n’appartient qu’à eux seuls.
Car les yeux de la poupée sont l’unique paire d’yeux
Qui de tant et tant d’yeux subsiste encore en ce lieu,
Les seuls qui aient resurgi de ce tas de cendre humaine,
Seuls sont demeurés des yeux les yeux de cette poupée
Qui nous contemple à présent, vue éteinte sous la cendre,
Et jusqu’à ce qu’il nous soit terriblement difficile
De la regarder dans les yeux.
Dans ses mains, il y a peu, l’enfant tenait la poupée,
Dans ses bras, il y a peu, la mère portait l’enfant,
La mère tenait l’enfant comme l’enfant la poupée,
Et se tenant tous les trois c’est à trois qu’ils succombèrent
Dans une chambre de mort, dans son enfer étouffant.
La mère, l’enfant, la poupée,
La poupée, l’enfant, la mère.
Parce qu’elle était poupée, la poupée eut de la chance.
Quel bonheur d’être poupée et de n’être pas enfant !
Comme elle y était entrée elle est sortie de la chambre,
Mais l’enfant n’était plus là pour la serrer contre lui,
Comme pour serrer l’enfant il n’y avait plus de mère.
Alors elle est restée là juchée sur un tas de cendre,
Et l’on dirait qu’alentour elle scrute et elle cherche
Les mains, les petites mains qui voici peu la tenaient.
De la chambre de la mort la poupée est ressortie
Entière avec sa forme et avec son ossature,
Ressortie avec sa robe et ses tresses blondes,
Et avec ses grands yeux bleus qui tout pleins d’étonnement
Nous regardent dans les yeux, nous regardent, nous regardent.
Moshe Shulstein (1911-1981), poète yiddish
« Ces voix toujours présentes », Anthologie de la poésie contemporaine européenne concentrationnaire.
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Où vas-tu l’Etranger sur cette plage déserte ? Tu traînes ton mal-être sous un ciel de canicule.
Le sable brûlant sous tes pas te renvoie à ta solitude et à ta morne indifférence.
Tu as un revolver dans la poche Etranger, et aujourd’hui, tu vas tuer un homme.
Il n’aura pas de nom, pas de corps, pas de visage. Il sera juste l’Arabe, mort sous le soleil de plomb d’une plage d’Alger.
Il n’y aura que cette rencontre sur les dunes désertes ; il n’y aura que ce soleil accablant et cette lumière étourdissante. Il n’y aura que ce regard ardent, et cet éclat de lame. Il n’y aura que la paume de ta main serrant la crosse du revolver et le bruit déchirant de « quatre coups brefs frappés à la porte du malheur ».
Il n’y aura que la fatalité de ton geste défiant l’absurdité du monde dans un dernier élan de rébellion.
Il n’y aura que ta quête éperdue de lumière et ta soif d’absolu dans un monde déshumanisé et sans appel.
Il n’y aura de sens que dans l’inéluctabilité de la mort.
Etranger….tu t’appelles Meursault…Aujourd’hui ta mère est morte et tu n’as pas versé de larmes…
Malaura
En pensant à « L’étranger » d’Albert Camus
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Dans ton bleu, je respire
Dans ton bleu, je me perds
Sans ton bleu, ne peux vivre
Sans ton bleu, manque d’air
Oxygène, je suffoque
Oxygène, je me noie
Oppression, asphyxie,
Mes poumons atrophiés
Tentent un vain SOS
Oxygène, je m’essouffle
Oxygène, je t’appelle
Sans ton bleu, plus de vie
Sans ton bleu, je me meurs
Malaura
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