-
Par Malaura le 6 Mai 2015 à 22:41
Cliquez sur les images pour les voir en grand
Cliquez
Sentir le vent sur son visage, l’air vif qui pique les yeux, la vie qui irrigue les veines, pédaler à perdre haleine, dévaler la colline, parcourir les chemins, humer le temps, la tête libre, l’âme sereine, le cœur délié, ne plus penser à rien, rien qu’à ce bonheur simple de la bicyclette…
Malaura
Cliquez
Cliquez
Cliquez
47 commentaires
-
Par Malaura le 20 Mars 2015 à 11:07
Cliquez
Cliquez sur les images pour les voir en grand
Cliquez
Cliquez
Cliquez
Cliquez
Cliquez
Cliquez
Une poupée à Auschwitz
Sur un tas de cendre humaine une poupée est assise
C’est l’unique reliquat, l’unique trace de vie.
Toute seule elle est assise, orpheline de l’enfant
Qui l’aima de toute son âme. Elle est assise
Comme autrefois elle l’était parmi ses jouets
Auprès du lit de l’enfant sur une petite table.
Elle reste assise ainsi, sa crinoline défaite,
Avec ses grands yeux tout bleus et ses tresses toutes blondes,
Avec des yeux comme en ont toutes les poupées du monde
Qui du haut du tas de cendre ont un regard étonné
Et regardent comme font toutes les poupées du monde.
Pourtant tout est différent, leur étonnement diffère
De celui qu’ont dans les yeux toutes les poupées du monde
Un étrange étonnement qui n’appartient qu’à eux seuls.
Car les yeux de la poupée sont l’unique paire d’yeux
Qui de tant et tant d’yeux subsiste encore en ce lieu,
Les seuls qui aient resurgi de ce tas de cendre humaine,
Seuls sont demeurés des yeux les yeux de cette poupée
Qui nous contemple à présent, vue éteinte sous la cendre,
Et jusqu’à ce qu’il nous soit terriblement difficile
De la regarder dans les yeux.
Dans ses mains, il y a peu, l’enfant tenait la poupée,
Dans ses bras, il y a peu, la mère portait l’enfant,
La mère tenait l’enfant comme l’enfant la poupée,
Et se tenant tous les trois c’est à trois qu’ils succombèrent
Dans une chambre de mort, dans son enfer étouffant.
La mère, l’enfant, la poupée,
La poupée, l’enfant, la mère.
Parce qu’elle était poupée, la poupée eut de la chance.
Quel bonheur d’être poupée et de n’être pas enfant !
Comme elle y était entrée elle est sortie de la chambre,
Mais l’enfant n’était plus là pour la serrer contre lui,
Comme pour serrer l’enfant il n’y avait plus de mère.
Alors elle est restée là juchée sur un tas de cendre,
Et l’on dirait qu’alentour elle scrute et elle cherche
Les mains, les petites mains qui voici peu la tenaient.
De la chambre de la mort la poupée est ressortie
Entière avec sa forme et avec son ossature,
Ressortie avec sa robe et ses tresses blondes,
Et avec ses grands yeux bleus qui tout pleins d’étonnement
Nous regardent dans les yeux, nous regardent, nous regardent.
Moshe Shulstein (1911-1981), poète yiddish
« Ces voix toujours présentes », Anthologie de la poésie contemporaine européenne concentrationnaire.
32 commentaires
-
Par Malaura le 17 Mars 2015 à 15:09
Cliquez sur les images pour les voir en grand
Cliquez
Où vas-tu l’Etranger sur cette plage déserte ? Tu traînes ton mal-être sous un ciel de canicule.
Le sable brûlant sous tes pas te renvoie à ta solitude et à ta morne indifférence.
Tu as un revolver dans la poche Etranger, et aujourd’hui, tu vas tuer un homme.
Il n’aura pas de nom, pas de corps, pas de visage. Il sera juste l’Arabe, mort sous le soleil de plomb d’une plage d’Alger.
Il n’y aura que cette rencontre sur les dunes désertes ; il n’y aura que ce soleil accablant et cette lumière étourdissante. Il n’y aura que ce regard ardent, et cet éclat de lame. Il n’y aura que la paume de ta main serrant la crosse du revolver et le bruit déchirant de « quatre coups brefs frappés à la porte du malheur ».
Il n’y aura que la fatalité de ton geste défiant l’absurdité du monde dans un dernier élan de rébellion.
Il n’y aura que ta quête éperdue de lumière et ta soif d’absolu dans un monde déshumanisé et sans appel.
Il n’y aura de sens que dans l’inéluctabilité de la mort.
Etranger….tu t’appelles Meursault…Aujourd’hui ta mère est morte et tu n’as pas versé de larmes…
Malaura
En pensant à « L’étranger » d’Albert Camus
Cliquez
30 commentaires
-
Par Malaura le 15 Octobre 2014 à 01:09
Cliquez sur les images pour les voir en grand
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Il est le soleil noir de ma mémoire
L’éclat diapré de mes rêves secrets
Il est comme la fumée qui s’enfuit en volutes
Impalpable fantôme de mon âme, de mon esprit
Il est comme les gouttes sombres sur la vitre
Qui roulent sans bruit dans le matin gris
Il est comme les yeux fauves des chats
Qui transpercent la pénombre amère
Il est le silence qui meurtrit
De celui qui n’existe pas.
Mais parfois, dans l’abîme de mes nuits
Je le sens briller en moi
Etrange et fugace soleil noir
De ma mémoire endolorie
Malaura
31 commentaires
-
Par Malaura le 5 Octobre 2014 à 14:24
Cliquez sur les photos pour les voir en grand
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Je n’ai plus les mots pour le dire
Enfermée dans la prison de mes émotions,
Mon clavier-cage fait ruisseler les lettres
Et pleurer en runes ruines les mots que j’aurais pu t’écrire
Et toi, où es-tu dans nos mots d’aujourd’hui ? Déjà si loin de nos maux d’autrefois
A combien de pages de notre histoire ? A combien de mots de nos amours d’antan ?
Et tandis que sur d’autres épaules tu dessines des lettres d’ombre et de lumière
Je reste dans une forêt vide de mots
Et tandis que sur d’autres ventres tu réécris un alphabet d’ivresse,
Avec la ferveur de ces mots qu’on épelle dans le noir des cœurs à corps
A mots couverts moi, je bredouille des mots fous, appelant à corps à cris des mots qui se tiennent cois
Mon clavier-cage enferme tous les abécédaires que j’aurais pu t’écrire
Mots doux, mots murmurants, mots susurrants, mots parfumés…
Petit culte de mots que je fleuris dans l’ombre de ma nuit syllabique
Sur l’autel syllabaire de nos amours détruits…
Malaura
Cliquer
34 commentaires
-
Par Malaura le 29 Septembre 2014 à 23:19
Cliquer sur la photo pour la voir en grand
Cliquer
Cliquer
"Tu baignes dans le songe, tu perds pied en toi-même.
Ta pensée est sans fond. Le temps te creuse et te ravine.
Tu voudrais faire escale sous un azur nouveau.
Tu es un puits de chair plein de chimère."
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu
34 commentaires
-
Par Malaura le 2 Septembre 2014 à 14:26
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Cliquer
Temps suspendu, temps immobile
Temps incertain des lendemains
Temps des amours, temps des regrets
Le temps perdu, le temps gâché
Le temps passé à hésiter
Le temps des doutes, temps de déroute
Temps d’amertume, temps solitaire
Le temps passé à ne rien faire
Et celui des « si c’était à refaire… »
Le temps qui passe, qui jamais ne revient
Tant de temps, oui tant de temps,
Et pas de temps à perdre…
Temps présent qui se conjugue
Trop vite au passé, No future,
Temps sans avenir dans
Un temps à attendre le pire
Que suit le temps des soupirs
Et le temps de vivre
Et le temps de mourir
Celui léger des espérances
Celui-là lourd de déceptions
Le temps où je n’ai pas su dire
Le temps où tu n’as pas su montrer
Tant de temps, oui tant de temps,
Si peu de temps en définitive
Quand vient le temps de dire
Hélas ! Tant pis pour nous…
Et pourtant tu sais, j’aurais tant aimé…
Prendre le temps…
Malaura
28 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique