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Par Malaura le 15 Juillet 2015 à 20:27
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Les photos ont été prises à l'étang de Fontmerle, à Mougins, dans les Alpes-Maritimes
L’étang
Je savais qu’un jour il réapparaîtrait,
Qu’il me chuchoterait dans un clapotis d’onde,
De venir le rejoindre à l’ombre des ajoncs.
Je savais que ce serait le commencement de la fin,
Quand j’entendrais son bruit d’eau morte dans le creux de mes nuits.
Je l’ai rejoint ce soir, à l’heure où la lumière,
Comme si elle souhaitait, dans un ultime espoir,
Déposer sur le monde la douceur de ses feux,
En un dernier salut au soleil qui s’éteint,
Se pare d’or, de gris, de rose et de bleu
Dans un éclat de grâce fragile et éphémère,
Un éclair de beauté dans les flammes du soir.
Je savais qu’un jour il me rappellerait…
Foulant pour la première fois ses berges vertes et molles,
Dès le premier regard jeté sur ses eaux pâles,
J’ai su qu’il reviendrait hanter mes nuits,
Et que son courant trouble offrirait à mes lèvres,
Le tout dernier baiser des amants incompris.
Je l’ai rejoint ce soir sous la lune d’argent.
J’ai longé pas à pas ses grèves émeraude.
J’ai écouté longtemps son bruit de tourbe lente,
Sifflant dans les roseaux comme un chant de l’oubli.
J’ai marché dans ses herbes,
Dans le limon vaseux et l’ombre protectrice de ses hautes fougères.
Je savais que le jour viendrait…
Ce jour où j’offrirais mon dernier souffle à ses flots gris et bleus ;
Le jour où je m’allongerais entre ses bras liquides ;
Là, où les canards déambulent, paisibles et impassibles,
Là, où les lianes ondulent et de leurs doigts légers
Entraînent l’éperdu dans des remous éteints ;
Là, sur ses eaux de silence où je flotte à jamais,
Nimbée du suaire d’argent de ses sombres reflets.
Malaura
En pensant au tableau « Ophélia » (1851-1852) peint par Sir John Everett Millais
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Par Malaura le 12 Mai 2015 à 09:20
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Lumière en cache-cache par la fenêtre ouverte
Ébauches évanescentes des corps qui s’enchevêtrent
Le verre miroitant sur le papier froissé
Et les visages graves dans un galbe argenté
Femme offerte en des rêves abstraits
Impossibles offrandes dans la cage enfermée
Son corps qui ondule sous l’effet de miroir
Comme un serpent qui danse dans les lueurs du soir
La bouteille, le verre et la main qui se tend
Pour effleurer des lèvres l’âpre goût de l’instant
Vodka, alcool intense, enivrante et solaire
S’abreuve en rires gras des âmes solitaires
Tressaillements du cœur, d’indélébiles peurs
Viennent griffer la page en germes de couleurs
Dans les marques du temps et dans les déchirures
L’encre noire se répand et s’épand en coulures
Suivant le fil d’Ariane et les fragments de vie
Ligne noire ondoyant en contours indécis
Là, sous le globe de verre, devant cette fenêtre
Tu vois se dessiner d’éphémères peut-être…
Malaura
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Par Malaura le 11 Mars 2015 à 11:17
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Tous les jours, depuis plus de dix ans, depuis que ses enfants l’avaient mis à l’hospice comme un vieil encombrant qu’on met au garde-meuble, il venait s'asseoir là, sur ce banc…Son banc. Puis il tournait un peu la tête et regardait le mur, un vieux mur de briques rouges…Son mur.
Et tous les jours depuis plus de dix ans, le vieux mur de briques rouges lui faisait un don merveilleux, l’offrande d’une mémoire retrouvée.
Sous les yeux du vieil homme, il s’animait. Devenait liquide. Ondoyait. Peu à peu se transformait. Puis il s’ouvrait, s’ouvrait, s’ouvrait jusqu’à laisser apparaître un tableau magnifique, un paysage d’eau et de lumière, tout droit sorti du passé du vieil homme, lorsqu’il naviguait sur les eaux argentées de la Méditerranée.
C’était d’abord un petit bout de côte brune, un front de mer miroitant sous le soleil naissant. Là-bas à l’horizon, des crêtes ocre se découpaient lentement sous un ciel rehaussé d’or, et la mer, vaste étendue céruléenne, se dévoilait tout entière aux regards, immuable, puissante, éternelle.Immobile et serein, le vieil homme restait là, des heures durant, le regard perdu au large, de petites vagues venant lécher le banc et mourir à ses pieds, tandis que le bruit du ressac envahissait l’espace. Lent, pénétrant, régulier comme le cœur battant en cet instant dans sa poitrine de vieil homme.
Et ainsi, tous les jours, depuis plus de dix ans, à cet homme qui avait su voir au-delà des briques rouges, le mur dévoilait ses trésors, révélant pour lui seul ses entrailles de vagues.
Le soir venu, le vieil homme se levait péniblement et regagnait à petits pas l’hospice de vieillards.
Mais avant de partir, il se tournait vers le mur et disait :
« A demain mon ami, je reviendrai demain… »
Malaura
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Par Malaura le 8 Mars 2015 à 16:17
Malaura
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A l’aube où lentement s’effilochait la brume,
Il régnait dans l’air frais comme un parfum d’agrumes,
Fragrance acidulée effleurant les narines,
S’entremêlant gaiement à la brise marine.
Et lorsque tendrement apparut le soleil,
Lorsqu’il vint caresser de ses rayons de miel,
Le jardin silencieux engourdi de sommeil,
Qui puisait dans l’éther la force de l’éveil ;
Bruissant au gré du vent dans des rêves caducs,
Les fruits gorgés de vie exhalèrent leurs sucs.
L’espace s’étourdit du parfum des oranges,
Et chatouilla les cœurs telle une plume d’ange.
Promeneur solitaire, au gré de tes errances,
Si tu perçois un jour cette douce fragrance,
Qu’il flotte autour de toi comme un parfum d’agrumes,
A l’aube ou lentement s’effiloche la brume,
Arrête-toi céans, laisse-toi enivrer,
Respire à pleins poumons l’odeur des orangers,
Car, dans ces rares moments où les sens s’harmonisent,
Où le corps et l’esprit unis se tranquillisent,
Il flotte sur le monde comme un temps suspendu ;
Ephémères instants précieux et bienvenus,
Qui mettent du baume à l’âme et pour un temps très court,
Auréolent les hommes des parfums de l’amour.
Promeneur solitaire, partage ce secret, découvre ce mystère,
L’humaine condition te sera moins austère.
Dans les exhalaisons de fleurs de Néroli
Réside la Beauté, la sève de la vie.
Malaura
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Par Malaura le 22 Octobre 2014 à 00:49
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Tu as peur des gens qui passent
Dans ta vie ou sur le trottoir d'en face
Tu as besoin qu'ils te regardent
Et pourtant tu restes là sur tes gardes
Raconte-toi
Tu écris aux visages que tu as vus
En quadrichromie, à la une des revues
Tu leur dis je te regarde est-ce que tu me vois
Dans le brouillard de ma ville où j'ai si froid
Raconte-toi
Envoie toutes sortes de messages
Aux inconnus et lucioles de passage
Prends le parti du risque et des erreurs
Le silence est toujours complice ou trompeur
Raconte-toi
Prends des feuilles 21 x 27, un stylo
Une caméra super 8, un magnéto
Regarde à l'intérieur de tes rêves et dans les journaux
Toute la folie du monde est dans ton cerveau
Raconte-toiYves Simon
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Par Malaura le 22 Septembre 2014 à 14:39
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J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
J'ai marché dans les rues
J'ai écrit, j'ai aimé
J'ai voyagé, j'ai cru
J'ai nié des évidences
J'ai nagé nu
Mais désolé
J'ai pas trouvé le sens.
J'ai pas envie d'sauter
J'ai pas envie d'une balle
Je préfère exister
Même si c'est pour que dalle;
J'aime bien respirer
J'aime bien me sentir sale
J'aime avoir de la chance
Et me faire embrasser
Mais bien sûr si j'y pense
Tout ça n'a pas grand sens.
Aujourd'hui, braderie:
J'offre tout ce que j'ai
Je donne tous mes objets
Mes souvenirs aussi
Contre un sens à ma vie
Même un qui a fait son temps
Même un peu décevant
Même que pour les vacances
Même que le temps d'une danse.
J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
On dit que pour beaucoup
C'est la même béance.
En ont-ils tous conscience
Tout le temps ou par à coups?
Peut-être fallait-il
Le commander à la naissance
Avec un peu de chance
Nos parents y ont pensé pour nous.
Peut-être y a-t-il encore un sens
Qui attend que j'aille le chercher
Sagement à la maternité
Un qui a son box aux urgences.
Peut-être ne suis-je pas né
Peut-être ne suis-je qu'absence
Tant que ne m'est pas donné
Le sensDOMINIQUE A
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Par Malaura le 16 Septembre 2014 à 23:49
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Quand, dans un cœur aimant ce sentiment domine
Et que plus amplement la rigueur l’examine
Quand les feux mal éteints de ton regard ébène
Inspire davantage un sentiment de peine
Qu’irrémédiablement sous d’autres latitudes
S’installe une profonde et longue solitude
Je sais ce triste état, il se nomme habitude
Voir la personne aimée verser d’amers sanglots
Mais lui tourner le dos et partir sans un mot
Sans demander pourquoi sans poser de question
Comme si de rien n’était, cruelle preuve d’abandon !
S’effacer lâchement sans tenter un seul geste
Quel désamour flagrant, quelle preuve manifeste
De ce bien triste état rongeant comme une peste
Ou s’en remettre au temps pour effacer les traces
Des mots inexprimés et des rancœurs tenaces
S’enfuir tout simplement pour éviter les maux
Les petits face à face, les remises à zéro
Ou masquer sous des airs, des dehors de clémence
Les signes sans équivoque de son indifférence
De ce triste état là est la pire assurance
Attacher son regard à d’autres beaux visages
Voguer vers d’autres cieux, chercher d’autres rivages
Comme un aventurier rechercher l’inconnu
Quitter les territoires trop longtemps parcourus
Mais subrepticement, sur la pointe des pieds
Pour éviter les crises et les mauvais procès
Ce triste état s’accorde souvent de lâcheté
Quand, face à un cœur aimant accablé de détresse
L’on refuse d’offrir un moment de tendresse
Que l’on offrait jadis en baisers caressants
Et qu’aujourd’hui l’on donne comme on donne aux manants
Avec ce goût de vide vicié au bord des lèvres
Ce peu de fantaisie et ce manque de fièvre
Je sais ce triste état, ses attitudes mièvres
Mon pauvre cœur épris devant cette évidence
N’a qu’une échappatoire tirer sa révérence
Et devant le constat qu’aucun amour perdure
A l’ombre des regrets creuse sa sépulture
Se résout aux adieux…
Malaura
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